Clara Zetkin lance l’idée d’une « journée internationale des femmes » à la Conférence internationale des femmes socialistes  en 1910. Dès le mois de mars 1911, un million de femmes manifestent en Europe. En mars 1914, les femmes réclament le droit de vote en Allemagne. Le 8 mars 1917, la manifestation des ouvrières de Saint-Pétersbourg  marquera le début de la Révolution russe.

La date du 8 mars va devenir une tradition dans les pays de l’Est et dans le monde après 1945. Cependant, il faut attendre 1977 pour que cette journée soit instituée « Journée internationale des femmes ». L’ONU, qui définit une thématique différente chaque année, a choisi pour  2019 : « Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement ». Il s’agit de réfléchir aux moyens innovants permettant de faire progresser l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, notamment dans les systèmes de protection sociale, l’accès aux services publics et la construction d’infrastructures durables.

En France, c’est en 1982 que la journée des droits des femmes est officialisée, à l’initiative d’Yvette Roudy, alors Ministre aux droits de la femme. A cette occasion, François Mitterrand tiendra un discours devant une assemblée de 450 femmes qu’il reçoit à l’Elysée : Il y annonce une série de 17 mesures allant du remboursement de l’avortement par la sécurité sociale à l’instauration du statut de co-exploitant agricole.

 

A l’occasion du 8 mars, on peut faire un bilan sur la situation des femmes dans le monde. Aujourd’hui,  malgré les nombreuses avancées, il reste du chemin à parcourir  : 

  • L’écart de salaire moyen entre les hommes et les femmes dépasse encore 20%.
  • La grossesse ou la maternité est le 3e critère de discrimination dans le domaine de l’emploi après l’âge et le sexe
  • Selon le rapport Oxfam « Travailler et être pauvre : les femmes en première ligne » 2018, 70% des CDD et des intérims sont occupés par des femmes. Elles occupent 78% des emplois à temps partiel et 75% des personnes qui souhaitent travailler plus sont des femmes. En 2017, parmi les salarié.e.s, les femmes sont près de 4 fois plus exposées au temps partiel que les hommes. Les femmes sont sous-représentées parmi les cadres (40%), les PDG (29%) et sont majoritaires parmi les  professions intermédiaires (53%) et les employé.e.s (76%). Plus d’un quart des femmes en situation de monoparentalité sont des travailleuses pauvre, soit 1 million de personnes.
  • Les femmes partent à la retraite en moyenne plus tard que les hommes.
  • Le montant moyen de la pension de retraite des femmes se situe autour de 900 euros alors qu’il est d’environ 1600 euros pour les hommes.
  • Une femme meurt tous les trois jours en France, victime des violences de son compagnon.
  • Dans 18 pays dans le monde, une femme ne peut pas travailler sans l’autorisation d’un tiers
  • Une femme sur trois dans le monde subit des violences physiques ou sexuelles à un moment de sa vie.
  • 65 million de filles dans le monde ne vont pas à l’école. D’après l’UNICEF, sur les 875 millions d’adultes analphabètes dans le monde, deux tiers sont des femmes.
  • Les mutilations sexuelles féminines concernent 130 millions de filles et de femmes dans le monde et mettent chaque année 2 millions d’entre elles en danger.
  • 5 pays interdisent encore totalement l’avortement (Malte, Nicaragua, République Dominicaine, Salvador et Vatican)

« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »

Simone de Beauvoir.

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