Un Etat en recul sur la culture, c’est une nation qui n’a aucune ambition pour son avenir !
Ces dernières semaines, l’Assemblée nationale avait organisé la 2e édition du « Printemps de l’évaluation » qui vise à renforcer l’évaluation des politiques publiques par les parlementaires.
18 commissions d’évaluations des politiques publiques se sont réunies, en présence des ministres, portant sur chaque évaluation budgétaire. Ces auditions avaient pour base les rapports budgétaires fournis par le Gouvernement, les notes d’exécution budgétaires de la Cour des Comptes ainsi que les travaux d’évaluation menés par les rapporteurs spéciaux.
« Je suis de ceux qui croient profondément […] qu’une politique culturelle est à la base de toute autre politique, qu’il faut que les Français se retrouvent dans leur Histoire, dans leur art, leur passé, pour qu’ils sachent mieux avoir l’ambition de leur avenir. » disait François Mitterrand lors de l’inauguration de la Pyramide du Louvre le 4 mars 1988.
Malheureusement, la place de la culture au cœur de l’État s’est réduite au fil du temps. Ainsi, si l’État flèche près de 3 milliards d’euros de crédits budgétaires à la culture, les collectivités territoriales en consacrent désormais trois fois plus pour un montant total de près de 10 milliards d’euros.
Les documents budgétaires nous permettent d’en mesurer les conséquences concrètes pour 2018 :
- Le taux d’ouverture des salles des musées nationaux continue, comme en 2017, à être inférieur à celui observé au cours des dix dernières années ;
- La part des artistes bénéficiant pour la première fois de commandes, d’acquisitions et d’aides à la création par l’État est en recul par rapport à 2016 et 2017 ;
- La fréquentation des lieux de spectacle vivants subventionnés par l’Etat est en recul de 4% par rapport à 2017. Sous le précédent quinquennat, cette fréquentation avait au contraire progressé de 4 % ;
- Pour les arts plastiques, la part des crédits d’acquisition et de commandes versés directement à des artistes dans les budgets des fonds régionaux d’art contemporain – FRAC – et du centre national des arts plastiques – CNAP –, a baissé par rapport à 2016 et 2017. Elle était de 6 % en 2018 contre 9 % en 2012.
Tous ces indicateurs devraient inquiéter le gouvernement et l’appeler à revoir à la hausse son ambition pour la Culture afin que les Françaises et les Français » sachent mieux avoir l’ambition de leur avenir. »
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