Alors que le gouvernement a fait du handicap une des priorités du quinquennat et que l’école inclusive est une ambition affichée, la réalité, après 2 ans aux affaires et une troisième rentrée scolaire, est que des milliers d’enfants et d’adolescents en situation de handicap n’auront pas de solution scolaire adaptée leur permettant d’être pleinement scolarisés.
Combien sont-ils ces enfants et adolescents en situation de handicap privés d’inclusion scolaire, en particulier ceux atteints d’autisme, obligeant souvent les parents – le plus souvent les mères – à travailler à temps partiel ou à ne plus travailler ? Difficile à ce jour d’en connaître exactement le nombre mais une chose est sûre, il existe un abîme entre les réalités d’exclusions vécues par eux et les annonces gouvernementales. Devant cette carence, la mobilisation citoyenne #JAIPASECOLE permettant de recenser des témoignages sur la plateforme marentree.org a été lancée par l’UNAPEI, avec le soutien des autres grandes associations, le 9 août dernier.
Les mesures avancées par le ministère de l’Éducation nationale et le secrétariat d’État en charge des Personnes handicapées pour améliorer la situation de ces enfants sont insuffisantes et nombre de situations se sont même aggravées : scolarisation en milieu ordinaire sans AESH, ou partiellement couverte (voir très partiellement), orientation inadaptée, manque de places dans les milieux spécialisés… Insuffisant aussi, le recrutement des AESH par CDD d’une durée minimale de trois ans, renouvelable une seule fois. Mis au régime de la précarité, les personnels concernés dénoncent : « six fois un » ou « deux fois trois », cela fait toujours six années de période d’essai…
Aujourd’hui, on ne peut pas se satisfaire du discours lénifiant du Premier ministre et du ministre de l’Éducation qui se justifient en incluant les progrès enregistrés sous le quinquennat précédent.
Le Parti socialiste réaffirme que, près de 20 ans après Handiscol et après la loi de 2005 qui consacre ce droit à l’éducation, permettre l’accès à un parcours scolaire sans rupture est un devoir de nos gouvernants car il constitue un des principes républicains fondateurs d’une société juste, égalitaire et fraternelle. « L’égalité des chances » ne peut se réduire à un slogan : il y a urgence à donner les moyens pour passer de l’incantation à la concrétisation des promesses.
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